Un jardin accueillant pour les oiseaux
Ce mois-ci, nous vous proposons quelques aménagements en faveur des oiseaux au jardin.
Certaines personnes s’étonnent parfois d’avoir installé un nichoir qui reste inoccupé. Même si la démarche est très utile pour les oiseaux, l’environnement direct du lieu de nidification joue lui aussi un rôle essentiel. Pour les 40% des espèces menacées en Suisse, ces aménagements pourraient même être vitales pour leur survie.
Les alentours doivent fournir en plus du gîte, de l’eau fraiche et de la nourriture en abondance. C’est pour répondre à ces besoins vitaux que nous vous avons listé quelques conseils pratiques.
EAU : Même si certains oiseaux couvrent une partie de leur besoin en eau grâce à leur alimentation insectivore, ils ont tout de même besoin de se désaltérer. Cette hydratation est par conséquent plus importante chez les granivores. De plus, ces points d’eau sont aussi des lieux de baignade et de nettoyage très convoités pendant la belle saison. On placera ces petites coupelles peu profondes à découvert afin que les oiseaux voient arriver les éventuels prédateurs. L’eau doit être toujours propre et disponible tout au long de l’année.
NOURRITURE : Ici on ne parlera pas des mangeoires et de l’alimentation hivernale qui ont déjà fait l’objet d’un article (voir ici). On va se concentrer sur les sources de nourriture naturelles que l’on peut favoriser dans son jardin. Planter une haie, des arbres et des buissons d’essences indigènes : cette démarche est la plus favorable aux oiseaux et remplit les fonctions de protection, de lieu de nidification et surtout de garde-manger naturel. Les oiseaux y trouveront des fruits, des baies et des graines mais également une source importante d’invertébrés. On sélectionnera un mélanges d’arbres et d’arbustes locaux qui offrent abri et nourriture aux animaux comme l’aubépine, l’aulne glutineux, le bouleau, l’églantier, le noisetier commun, le pin sylvestre, le prunellier, le saule, le sureau noir, le sorbier des oiseleurs, le troène commun,…
On laissera également des bandes fleuries monter en graines. Lors de la floraison, de nombreux insectes y séjourneront et serviront de repas aux oiseaux. Comme fleurs vivaces on choisira par exemple du pavot, des achillées, des échinacées, des asters, des épilobes, du thym, du lin vivace, des gaillardes, des nielles, de l’origan, des scabieuse, des myosotis, des chardons,… sans oublier quelques annuelles comme des tournesols, des pourpiers, des œillets, des centaurées,…
JARDINER RESPONSABLE : Quelques petits gestes qui feront de votre espace vert un vrai havre de paix pour l’avifaune locale et la faune en général. Bien entendu, si ce n’est pas encore fait, il faut proscrire les produits chimiques! À l’heure actuelle, il existe suffisamment de traitements alternatifs naturels pour ne plus devoir polluer inutilement nos sols. Cette seule démarche va augmenter la fréquentation des insectes qui à leur tour attireront les oiseaux. Ces derniers réguleront naturellement les populations et votre jardin retrouvera la santé.
On évitera les travaux de taille pendant la belle saison pour ne pas déranger les nichées. Nous avons souvent tendance à croire qu’un jardin doit être bien rangé, uniforme et bien taillé. En fait, pour la nature, c’est justement la présence d‘un tas de bois mort, d’un vieil arbre isolé, d’un muret en pierres sèches, d’un espace de prairie fleurie, d’un petit étang qui font de votre jardin un lieu répondant aux besoins particuliers de nombreuses espèces. Essayons de créer un milieu diversifié, riche d’une mosaïque d’habitats pour le plaisir des yeux et la survie des oiseaux.